Lycées français : Différence entre versions

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Version du 23 mai 2017 à 08:39

L’Association Liste Indépendante des Parents d’Elèves du Lycée Français de Madrid m'a transmis un questionnaire, voici les réponses que je leur ai apportées:

Quelles sont vos propositions, que vous vous engagez à défendre, pour sauver les lycées français à l’étranger ?

Les lycées français sont une vitrine de notre pays, il faut donc agir pour les développer. Notre circonscription est relativement bien dotée en lycées français, ce qui est malheureusement une exception. J’aimerais que chaque enfant français puisse avoir accès à de tels établissements et à un coût abordable. En 2014, Laurent Fabius avait déclaré : « La France n’oublie jamais l’un des siens », malheureusement, il parlait des frais qui allaient être engagés pour récupérer les ressortissants français partis faire le Djihad en Syrie et en Irak. Si la France paye pour récupérer ceux qui la haïssent, il est naturel qu’elle paye pour ceux qui sont sa vitrine à l’étranger. Pour le fond du problème, nous arrivons à un dilemme : les coûts de scolarisation dans les lycées français sont prohibitifs, mais ces frais sont la principale rentrée d’argent des lycées français. Le financement des lycées français passe par un système assez complexe. Il faudrait donc restructurer ce système de sorte à ce que le coût de fonctionnement de ces établissements ne retombe pas sur les familles.

Quelles sont vos propositions, que vous vous engagez à défendre, pour que les parents puissent être d’avantage impliqués dans les décisions ?

Je vous remercie pour cette question. En effet assurer le rôle des parents comme premiers éducateurs de leurs enfants est l’un des points non-négociables des valeurs chrétiennes démocrates que je défends. Pour répondre à cette question, je me permets de vous confirmer les points que je me suis engagé à défendre (http://www.benjamin-leduc.fr/index.php?title=Programme#.C3.89ducation) - Le rôle des parents comme premiers éducateurs de leurs enfants doit être respecté par les pouvoirs publics. Les méthodes pédagogiques ne doivent plus être décidées par l’État, mais décidées par l’école avec l’accord des parents. Le programme doit être remplacé par un ensemble de connaissances à valider en fin d’année, qui pourront être dispensées selon les méthodes décidées dans la concertation entre les parents et l’école. Les associations ayant un objectif de diffusion d’idéologies sociétales ne doivent plus être autorisées à intervenir en classe.

- Au cours de la scolarité, des évaluations sont faites en CE2, 6ème et 2nde. Pour évaluer l’efficacité des méthodes d’enseignement, je propose de rendre publics les résultats globaux de ces évaluations en fonction des établissements d’origine.

- En temps que scientifique, j’observe que l’enseignement scientifique dans les écoles est obsolète. Je propose donc une révision du contenu pour le réactualiser. L’enseignement de l’histoire en primaire doit se faire par ordre chronologique, pour que les élèves puissent comprendre les tenants et aboutissants de chaque situation. Je favoriserais le développement de logiciels pédagogiques libres.

- Sortie du collège unique : je propose pour les élèves ayant des difficultés à lire en arrivant au collège une filière en 5 ans, avec le même contenu que la filière actuelle, mais étalé sur un an de plus, le tout accompagné de perfectionnements sur les fondamentaux.

- Rétablissement des sections européennes.

- Relever le ratio privé/public.

- Le PCD souhaite faire de l’apprentissage de l’histoire et du Français la priorité de l’enseignement, j'y ajoute les mathématiques et les sciences, car la démarche scientifique permet de construire la pensée.


Quelles sont vos propositions, que vous vous engagez à défendre, pour que le maintien du réseau ne se traduise pas par une augmentation de la charge financière sur les familles ?

Encore une fois, Il y a un souci dans l’organigramme de financement des lycées français. Il faut restructurer le système. L’une des propositions du Parti Chrétien Démocrate devrait apporter une solution (http://lepcd.fr/enseignement-et-education/): « Expérimenter, dans une ou deux Académies volontaires, la formule du «bon scolaire». Le budget des établissements est abondé par l’Etat en fonction du choix des parents. ». Le principe du bon scolaire est que les parents sont libres d’inscrire leur enfant dans l’établissement de leur choix, l’établissement recevant les subsides en fonction de ce bon. Les établissements privés sous ou hors contrat pouvant donc déduire cette valeur des frais de scolarité. Il est évident que si l’expérience test est un succès elle sera étendue à tous les Français, y compris les Français de l’étranger.

Quels critères allez-vous défendre pour l’attribution des bourses?

Le problème des bourses dépasse nettement celui des lycées français. J’attire votre attention sur différents points. Les bourses au mérite ont été supprimées sous le quinquennat de François Hollande, je suis pour leur rétablissement. De nombreux étudiants sont dans des situations terribles et n’ont pas le droit aux bourses, mais l’ont voit également lors des sessions d’examens des étudiants qui n’ont pas été présents de l’année, qui font la sieste sur la table pendant l’examen, qui rendent copie blanche, et qui vont finalement voir les services sociaux pour dire qu’ils ne faut pas leur retirer leur bourse car ils ont du mal à étudier car ils viennent d’un milieu défavorisé. Par ailleurs, j’ai travaillé quelque temps au Danemark, dans le cadre de mon doctorat ; en discutant avec une étudiante des ennuis financiers, elle était étonnée que je n’ai pas le moindre financement, la où tous les étudiants danois ont de fait une bourse en fonction de leur niveau d’étude. Ne serait-il pas judicieux d’investir un peu dans la formation des jeunes plutôt que de voir des générations sacrifiées dans l’enfer des petits boulots (ou pire) ou alors s’endetter sans assurance de pouvoir un jour s’en sortir ?

Au niveau général du fonctionnement des bourses je suis en faveur d’une modulation à la réussite pour les bourses de l’enseignement supérieur. J’explique : un étudiant en première année non-boursier validant son année avec un niveau mention (supérieur à 12/20) se retrouve d’office avec un échelon 0, et se retrouve donc avec les facilités de ce niveau. Celui qui est déjà boursier monte dans telle situation, passe à un échelon supérieur, ce qui lui permet de continuer ses études dans de meilleures conditions. En revanche, celui qui, hors raison médicale, n’obtient pas une note décente (par exemple moins de 6/20) perd un échelon.

Pour le cas qui vous intéresse, à savoir les enfants scolarisés dans les lycées français, je suis convaincu que le «bon scolaire» pour tous les enfants français est une solution d’avenir. En effet, certaines familles n’étant pas éligibles aux bourses auront plus de facilités financières pour scolariser leurs enfants en lycées français. Pour les familles éligibles aux bourses, la somme restant à payer après le bon étant moindre, nous pouvons, à budget égal, offrir des bourses à plus d’enfants.

Voterez-vous, durant votre mandat, en faveur de budgets de l’état dans lesquels les « postes budgétaires AEFE » continueront à diminuer ?

Savez-vous que tout candidat en campagne pour les Français de l’étranger, vous répondra qu’il s’opposera à une coupure budgétaire de l’AEFE ? Je suis personnellement favorable à ce que les élus prenant des engagements sur certaines questions précises et votant le contraire puissent être attaqués en justice pour escroqueries et avec une potentielle peine d’inéligibilité.

Avant de donner ma position, je compte sur vous pour me signaler toutes les attaques contre les Français de l’étranger risquant d’être votées. Si je suis élu, je communiquerais mon numéro à l’ALI ainsi qu’aux autres associations des Français de notre circonscription, pour être sûr de bien vous représenter à l’assemblée, et ce pour toutes questions nous concernant. En cas de réforme de l’AEFE, je vous consulterais pour m’assurer de bien défendre vos intérêts.

Après m’être renseigné sur le fonctionnement, il me semble que le ministère des affaires étrangères finance l’AEFE qui paye par exemple les enseignants. Peut-être serait-il plus judicieux, dans le contexte d’une restructuration, que les enseignants soient payés directement par l’éducation nationale, et que l’AEFE évalue les besoins en enseignants dans les établissements français sans avoir besoin d’avoir un conflit d’intérêt lié à leur difficulté de financement.

En dehors d’une restructuration qui déleste les charges de l’AEFE, je m’opposerais à toute coupe budgétaire pour l’AEFE, et dans le cas où je serais élu et ne tiendrais pas cette promesse, je renonce publiquement à poursuivre en justice toute personne qui viendrait me botter les fesses.